Réveillons-nous!
Fernand Arsenault Cap-Pelé
Au début de cette nouvelle année, je félicite chaleureusement Claude Snow qui a reçu, comme cadeau de Noël, l’Ordre du Canada. Une reconnaissance bien méritée à quelqu’un qui a consacré une large partie de sa vie, de ses talents, à la défense des droits des plus démunis de notre société. Merci également aux membres du Comité des 12, à toutes celles, tous ceux qui donnent de nombreuses heures de leurs temps afin d’apporter nourriture, logement, chaleur, goût de vivre, reconnaissance et dignité à des milliers de défavorisés de notre société.
Mais j’ai le goût de nous poser une grosse question: qui accepterait de voir son enfant, son frère, sa soeur, son père parmi les invités de La Maison Nazareth ou encore savoir qu’ils doivent frapper souvent à la porte de l’un ou l’autre de nos nombreux comptoirs alimentaires? Nous en en serions tous profondément attristés, gênés, choqués. Quelle humiliation, quelle injustice, quelle souffrance chez la plupart de ces personnes! Pourtant, ces pauvres, ces exclus de notre société, ce sont réellement nos proches, nos frères, nos soeurs, nos enfants… C’est pas seulement la religion qui nous le dit, mais également nos spécialistes en physique, en sciences humaines, en cosmologie. L’Univers est un! Nous sommes tous interdépendants. Nous sommes les cellules indispensables et solidaires d’une grande famille, d’un Grand Tout vivant.
Comment pouvons-nous garder silence devant pareil drame humain? Comment comprendre que l’élimination de la pauvreté ne figure pas comme une priorité dans la plateforme électorale de nos partis politiques, au niveau provincial et national?
À l’approche des élections, ne serait-ce pas une excellente occasion d’envisager un vrai plan de lutte à la pauvreté? Dire merci à Claude Snow, au Comité des 12, à soeur Auréa Cormier, à Jean-Claude Basque, à Claudette Bradshaw, aux membres des divers organismes qui luttent pour amoindrir les effets néfastes de la pauvreté n’est vraiment pas suffisant.
Le merci qu’ils apprécieraient surtout, d’après moi, ce serait de nous voir, chacun selon nos possibilités, nous engager avec détermination dans un fantastique projet de société: faire disparaître cette épouvantable pauvreté qui sème partout la mort, empoisonne notre province, notre pays et le monde entier.
Pourquoi n’en parlerions-nous pas avec nos familles, nos voisins, nos amis, des membres de nos gouvernements? Nous avons tous les outils pour réaliser ce grand défi.
Nous avons fait du progrès dans cette lutte, mais il reste encore tellement à faire. Selon l’UNICEF, plus de six millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année dans le monde principalement à cause de la pauvreté et de malnutrition. Comment pouvons-nous tolérer pareil crime?
Contribuer à diminuer la pauvreté au Nouveau-Brunswick, dans notre pays, dans le monde, ce n’est pas d’abord une question de charité envers notre prochain, mais un urgent devoir de justice, de compassion envers nous-mêmes, envers tous les membres de l’humanité, notre terre, l’univers. Pensons-y un instant: de savantes recherches ont démontré que la pauvreté tue la dignité des personnes, étouffe leur goût de vivre, handicape leur créativité, prive l’humanité de citoyennes et citoyens, de nombreux génies et artistes qui auraient pu, avec nous, rendre ce monde meilleur. Quand allons-nous nous lever et crier: assez, c’est assez?
Joignons-nous avec détermination à ce qui pourrait devenir un fantastique projet de société: faire disparaître ces épouvantables inégalités qui sèment partout la mort, empoisonnent notre province, notre pays, le monde entier.
De nombreuses associations, des milliers d’amis de la Terre sont déjà à l’oeuvre sur ce grand chantier. Pareil projet nous apportera tous un mieux-être, un climat de paix, une joie de vivre ensemble dans un univers qui a tellement besoin d’espoir, de soleil.
Lutter contre la pauvreté déclenchera ce grand printemps libérateur et créateur auquel aspirent le Cosmos tout entier et chacun de nous depuis des milliards d’années. Mais comment relever pareil défi ? On s’en reparle...
D’un vieux jardinier d’espoir!