Cannabis médicinal ou à des fins récréatives?
Il n’y a pas de différence entre le cannabis médicinal et celui qui est cultivé à des fins récréatives. La seule chose qui les distingue est la façon de se procurer le produit, l’une est légale et l’autre ne l’est pas encore.
«Essentiellement, du cannabis, c’est du cannabis», affirme Ray Gracewood, porte-parole pour Organigram.
Organigram est cette entreprise de Moncton qui a commencé par produire du cannabis médicinal et qui se prépare aujourd’hui à cultiver 22 000 kg de pot par an pour usage récréatif. Organigram est l’une des deux entreprises qui fourniront le stock de marijuana à Alcool NB.
«Peu importe le marché dont on parle, la marijuana médicinale et le cannabis pour usage récréatif chez les adultes proviennent de la même plante.»
Les méthodes pour cultiver peuvent être différentes, mais le produit final reste de la marijuana. Ce qui change, c’est la façon de se procurer du cannabis et la forme que le produit peut prendre à la consommation. On peut le fumer, le manger dans un gâteau ou le prendre un vaporisateur, ça reste du cannabis.
«Nous produisons actuellement de l’huile de cannabis et de la marijuana séchée. Tout ça peut évoluer en comprimés suppositoires, inhalateurs et des gels nasaux en plus des autres formes pharmaceutiques plus traditionnelles de prendre du cannabis. La forme du produit pour l’usage récréatif chez les adultes sera évidemment très différente. La marijuana séchée existera toujours», a précisé M. Gracewood.
Certaines variétés de cannabis sont cependant plus attrayantes pour le secteur médical ou pour l’usage récréatif selon la concentration des principaux cannabinoïdes. Les cannabinoïdes sont les substances qu’on retrouve dans le cannabis. Le THC et le CBD sont les principaux.
Le THC est la substance dans le cannabis qui a le plus d’effets psychoactifs. C’est ce qui rend une personne high. Le CBD est plutôt axé sur le contrôle de la douleur. En fait, de nouvelles recherches citées par Santé Canada avancent aussi que le CBD réduit les effets psychoactif du THC.
«Il y a des milliers de souches différentes et chacune d’entre elles ont différente concentration de THC, de CBD et d’autres cannabinoïdes, mais il n’y a pas de facteurs précis qui détermine si une souche est médicinale ou récréative.»
Le CBD sera donc plus attrayant pour le secteur médical. Les produits proposés par les entreprises comme Organigram offrent différents taux de concentration de THC et de CBD. Il y a par exemple une huile qui comprend principalement du CBD et de la marijuana séchée qui contient 20% de THC et 0,7% de CBD.
Ultimement, le choix revient au client et à la recommandation du médecin.
«Ça revient à la préférence et à ce que le médecin recommande à son patient.»
L’Acadie Nouvelle a fait plusieurs démarches auprès de la Société médicale du Nouveau-Brunswick, du Réseau de santé Vitalité et du Collège des médecins et des chirurgiens en plus du bureau de la médecinhygiéniste en chef de la province. Aucun médecin n’était en mesure de se prononcer sur la question de la prescription de marijuana médicinale jeudi.
Le Collège des médecins et des chirurgiens a toutefois un guide précis sur la prescription de cannabis chez ses patients.
«L’acceptation de la marijuana médicale par le patient doit s’accompagner d’un consentement pleinement éclairé», entre autres. De plus, le traitement doit être initié avec la plus petite dose possible et la première prescription ne doit pas excéder trois mois.
Le médecin doit également demeurer disponible pour faire le suivi de son patient aussi longtemps que le traitement au cannabis est en cours.