Des syndiqués prêts à faire la grève pour protéger leur ancienneté à Sackville
La municipalité de Sackville souhaite faire fi du principe d’ancienneté dans certains cas avec ses employés. Le syndicat accueille très mal cette proposition. Le contrat de travail entre les deux partis est échu depuis décembre 2015.
Les syndiqués pourraient déclencher la grève ou tomber en lock-out d’ici les prochaines semaines.
Après 17 mois de négociations, l’employeur a déposé une offre finale sur la table.
Celle-ci comporte une clause donnant à la direction le droit d’outrepasser l’ancienneté des employés à temps partiel pour pourvoir des postes à temps plein affichés à l’interne.
Marcos Salib, représentant national au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), en est presque tombé en bas de sa chaise.
«Il nous disent que c’est pour pouvoir avoir la liberté d’embaucher la meilleure personne possible pour l’emploi, sans tenir compte de l’ancienneté de nos membres. Voyons donc, c’est inadmissible», s’insurge-t-il.
Ce type de proposition, poursuit-il, va directement à l’encontre de la mission même du mouvement syndical, soit celui d’assurer l’équité et l’égalité des chances pour tous leurs membres.
L’enjeu, même s’il fait partie de négociation entre un syndicat et une partie patronale, dépasse les limites de la municipalité de Sackville, explique le représentant.
«Nous sommes prêts à accepter le reste de la proposition, mais on ne laissera pas tomber l’ancienneté. Aujourd’hui, on lance un message fort pour éviter que d’autres administrations d’autres municipalités aient l’idée de faire la même chose. C’est très sérieux.»
Les 35 employés de la municipalité ont pu compter sur l’appui des leurs, lundi soir.
Les pompiers de la ville de Dieppe, des employés de la ville de Moncton, des aidesenseignants, des agents correctionnels de Shediac, des employés syndiqués de Mount Allison et des ambulanciers: ils étaient plus d’une centaine à manifester devant l’hôtel de ville de Sackville.
Même l’adjointe administrative du président national, Annick Desjardins, a tenu à prendre part au rassemblement.
«Nous devons nous unir d’un seul front contre ce type de menace à l’endroit de nos acquis. Nous devons le faire pour nos enfants et nos petits enfants», dit-elle.
Pour le président du SCFP du NouveauBrunswick, Daniel Léger, il ne s’agit rien de moins que d’une attaque directe sur tous les travailleurs dans le but de cacher une mauvaise gestion.
«Est-ce que c’est à propos de trouver la meilleure personne pour l’emploi, ou pour cacher une incapacité de gérer convenablement? Tous les nouveaux employés doivent passer une période de probation, qui peut être allongée. Ils ont amplement le temps de déterminer s’ils ont embauché la meilleure personne pour l’emploi.»
Du côté de la municipalité, le directeur municipal se fait avare de commentaires. Phil Handrahan reconnaît qu’une proposition finale a été faite aux syndiqués.
Il a toutefois refusé de commenter la proposition en litige.
«Nous négocions directement avec le syndicat et non au travers des médias.»