CÉLESTE GODIN: POURQUOI CHANTER EN ANGLAIS?
Une ferme de Rogersville devient la première à joindre les rangs du réseau fermier de la famille d’Équiterre. La ferme Terre Partagée élargira bientôt son offre de fruits et de légumes biologiques et locaux aux habitants du sud-est de la province.
Depuis quatre ans, Kevin Arseneau, copropriétaire, livre des paniers de légumes biologiques au contenu saisonnier.
Pour 30$ par semaine, des abonnés ont un approvisionnement constant en produits frais à moindre coût qu’au supermarché, du printemps à l’automne. Le système permet de faire des découvertes culinaires, le tout sans risques pour le fermier, qui n’a pas à se soucier d’écouler un plein champ d’un légume méconnu de la population locale.
«L’an dernier, on a fait essayer du gombo à nos abonnés, avec une explication sur comment le cuisiner. Les gens ont adoré de le découvrir, on a reçu de bons commentaires ça, et on a pu tester le marché.»
Le programme est un succès sur toute la ligne, mais il comporte des maux de croissance. En quatre ans, le nombre d’abonnés est passé de 20 à 125, soit une augmentation de 525%.
«On dépasse toujours la limite d’abonnés qu’on se donne chaque année, mais là c’était rendu beaucoup. On voulait trouver un moyen de simplifier le système.» C’est alors qu’il a découvert Équiterre. Ce réseau des fermiers lui donne accès à un outil de gestion en ligne bilingue.
Un module collectif permet au consommateur de commander lui-même les produits offerts, de s’inscrire au programme de livraison de panier et d’avertir le fermier quand il doit s’absenter une semaine ou deux pour des vacances. Voilà qui simplifie beaucoup la procédure, poursuit Kevin Arseneau.
«Mon expertise, c’est de m’occuper de mon champ et de faire pousser des légumes. Le côté administratif et la gestion des abonnements, ça prend beaucoup de temps. Ça vient nous rendre la vie plus facile et je sais que d’autres fermes pourraient en bénéficier.»
Le Nouveau-Brunswick excelle dans la production de pommes de terre, de bleuets sauvages, de sirop d’érable et de fruits de mer, en fournissant 100% des besoins en consommation de la population locale.
C’est au niveau de la production de légumes que le bât blesse: seulement 3% de ce qui est consommé par les Néo-Brunswickois est cultivé dans la province.
La percée d’Équiterre est l’occasion de promouvoir l’agriculture écologiquement responsable, estime celui qui est également président de la Société de l’Acadie du N.-B.
«Ça va faire connaître le modèle de paniers biologiques. Ça a le potentiel d’aider l’agriculture de nos communautés acadiennes. J’espère que d’autres fermes se joindront à cette vague biologique.»