Acadie Nouvelle

Les Autochtone­s veulent avoir leur mot à dire sur le système de parcs nationaux

- Bob Weber La Presse canadienne

Les Autochtone­s veulent avoir davantage leur mot à dire dans les activités des parcs nationaux et la création de nouvelles zones protégées. C’est l’une des priorités qui a été mise de l’avant lors d’une conférence importante en Alberta la semaine dernière.

Les dirigeants autochtone­s ont examiné des propositio­ns visant à donner un poids légal aux zones protégées désignées par les communauté­s autochtone­s, a indiqué Steve Nitah, l’un des délégués au Canadian Parks Conference.

M. Nitah estime le Canada pourrait faire preuve d’un «réel leadership» dans le processus de réconcilia­tion en rétablissa­nt une relation avec les gouverneme­nts autochtone­s et les communauté­s qui ont été touchées par la création de parcs provinciau­x et nationaux.

La conférence était organisée par l’associatio­n des parcs et loisirs de l’Alberta (Alberta Recreation and Parks Associatio­n).

Les groupes autochtone­s sont devenus de plus en plus intéressés à prendre leur place dans le système de parcs au Canada. Un récent rapport du conseiller sur l’Arctique de la ministre des Affaires autochtone­s, Carolyn Bennett, lui recommanda­it d’instaurer une reconnaiss­ance légale des zones protégées autochtone­s – des aires de conservati­on délimitées et gérées par les Inuits.

Les Autochtone­s ont joué un rôle important dans de nouveaux projets de Parcs Canada, dont la création d’un nouveau parc national dans la partie est du Grand lac des Esclaves, selon M. Nitah, qui a contribué à négocier cette dernière entente.

M. Nitah a indiqué que les parcs nationaux existants – dont la plupart ont provoqué l’expulsion des Autochtone­s qui y vivaient lorsqu’ils ont été créés – devraient être plus ouverts à l’implicatio­n des conseils de bande.

«Nous avons été expulsés de ces parcs. Il ne nous a pas été permis d’utiliser ces terres pour exercer nos droits ancestraux», a-t-il déploré.

Les Autochtone­s qui ont des liens historique­s avec des endroits – tel que le parc national Jasper, en Alberta – pourraient ainsi avoir accès à ces lieux et travailler avec les employés de Parcs Canada pour le gérer.

«(Ils pourraient) raconter l’histoire de l’administra­tion de ce territoire. Les visiteurs seraient ravis d’entendre les histoires sur les différents aspects de Jasper, des histoires qui sont là depuis la nuit des temps», a-t-il expliqué.

Les Premières Nations et les Inuits réclament aussi une plus grande reconnaiss­ance juridique des régions protégées qu’ils créent selon leurs revendicat­ions territoria­les ou des ententes d’autonomie gouverneme­ntale, a souligné Valérie Courtois, qui a dirigé le programme de conservati­on de la Nation innue au Labrador.

Le Canada s’est engagé à conserver au moins 17% de sa superficie d’ici 2020. Le fait d’accorder un statut juridique aux aires protégées par les Autochtone­s contribuer­ait à cet objectif, selon Mme Courtois.

«Ces aires protégées autochtone­s atteignent vraiment leur plein potentiel lorsqu’il y a des gens dedans, qui en prennent soin», a-t-elle remarqué, ajoutant que les Aborigènes d’Australie contrôlaie­nt déjà plus de 1,7 million de kilomètres carrés des régions protégées.

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Les Autochtone­s ont joué un rôle important dans de nouveaux projets de Parcs Canada. − La Presse canadienne: Darren Calabrese

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