Acadie Nouvelle

DERNIER CONCERT À MONCTON POUR OLIVER JONES

En 2000, Oliver Jones a annoncé qu’il prenait sa retraite. Quinze ans plus tard, le pianiste jazz continue de donner au-delà de 60 concerts par année.

- Sylvie Mousseau sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com

Oliver Jones n’a plus vraiment besoin de présentati­on. Ce grand pianiste au vaste répertoire de plus de 4000 titres (compositio­ns et standards du jazz) est heureux d’être de retour à Moncton afin d’offrir son plus récent concert. Ce sera peut-être la dernière fois que le public de Moncton aura la chance de le voir en spectacle, prévient celui qui envisage de se retirer pour de bon à la fin de l’année 2016.

«Ça va être assez pour moi. Quand on a 81 ans, ce n’est pas l’idéal de se promener autant par année. Il faut laisser ça aux jeunes», a confié Oliver Jones qui a bon espoir que la nouvelle génération de musiciens prendra la relève. D’ailleurs, il s’émerveille de la qualité exceptionn­elle des jeunes musiciens au pays.

«J’ai toujours dit aux jeunes de ne pas lâcher puisque les opportunit­és pour les Canadiens à l’internatio­nal sont bien meilleures que dans notre époque. Dans chaque ville qu’on visite, on trouve de bons musiciens. Le niveau de performanc­e de nos jeunes musiciens et musicienne­s a monté de 100 % que ce soit en classique, jazz, populaire, country», a affirmé cette véritable légende du monde jazz qui a plus de 75 ans de métier. Avec 12 albums à son actif, il a tourné à travers le monde. Celui qui a commencé à jouer du piano à l’âge de 3 ans a donné son premier concert à 5 ans.

«Tout le monde me dit: vous allez nous manquer quand vous allez arrêter, mais comme j’ai toujours dit, il y a tellement de bons musiciens au Canada, qu’on ne me manquera pas.»

Natif du quartier La Petite-Bourgogne à Montréal, Oliver Jones a grandi à quelques portes de la maison de la famille d’Oscar Peterson pour qui il a toujours eu beaucoup d’admiration.

«Il a été une idole pour moi parce qu’à cette époque, c’est-à-dire les années 1940 et 1950, il n’y avait pas beaucoup d’opportunit­és pour les jeunes Noirs, mais j’avais vu ce qu’Oscar Peterson avait fait et ça m’a aidé beaucoup. Vers l’âge de 16, 17 ans, je me suis dit qu’il y avait peut-être un futur dans la musique jazz même s’il n’y avait pas beaucoup de musiciens canadiens qui gagnaient leur vie», a raconté celui qui rend hommage à son ami dans son spectacle.

C’est un peu grâce à lui qu’il a fait un retour sur scène en 2004 à l’invitation des orga- nisateurs du Festival de jazz de Montréal. Ils lui avaient alors demandé d’offrir un concert pour les 25 ans du festival et de partager la scène avec Oscar Peterson. «Il a été mon grand ami et je savais qu’il était malade dans ce temps-là et c’est à ce moment que j’ai retourné sur scène et je n’ai pas arrêté depuis ce temps-là.»

Dans la deuxième partie de son spectacle qu’il présente à Moncton, il acceptera les demandes du public.

«Depuis les derniers 20 ans, j’ai eu des foules de 8 à 80 ans et pour moi, c’est intéressan­t de voir ce que les gens veulent entendre exactement», a ajouté le pianiste qui sera en formation trio sur la scène du Capitol, avec le contrebass­iste Éric Lagacé et le batteur Jim Doxas.

Oliver Jones a donné au moins une dizaine de concerts au Nouveau-Brunswick au cours de sa carrière. Il dit avoir des amis un peu partout à Saint-Jean, Fredericto­n et Moncton.

Le concert d’Oliver Jones a lieu au Théâtre Capitol à Moncton, le 23 octobre, à 19 h 30.

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- Gracieuset­é Oliver Jones estiment que plusieurs bons musiciens canadiens de la nouvelle génération sauront prendre sa relève dans le monde du jazz.

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