La criminalité recule au Nouveau-Brunswick
Selon la Gendarmerie Royale du Canada, plusieurs indicateurs suggèrent une réduction de la criminalité dans la province.
Dans son rapport annuel pour 2014 publié la semaine dernière, la GRC dresse un portrait positif de la situation. D’après ses chiffres, les taux de criminalité sont en diminution: baisse de 6 % pour les crimes contre les biens et de 2 % pour les crimes contre la personne, comparativement à 2013.
Concernant les crimes à la personne, la GRC indique une baisse de 20 % des vols et extorsions déclarés.
L’an dernier, les services de gendarmerie ont enquêté sur cinq homicides et 403 agressions sexuelles.
Pour les crimes contre la propriété, on note une réduction de presque 10 % des introductions par effraction et des vols de moins de 5000 $. Bien entendu, il s’agit des crimes et infractions enregistrés par la GRC: une partie continue d’échapper aux services de police.
Le bilan de 2014 rapporte aussi le nombre de décès sur les routes, qui est à son niveau le plus bas depuis plusieurs décennies: 51 personnes sont décédées sur la route. Cependant, neuf Néo-Brunswickois ont perdu la vie dans des collisions où l’alcool et les drogues étaient en jeu.
«Le nombre des décès attribuables à la conduite avec facultés affaiblies a une tendance à la baisse depuis plusieurs années au Nouveau-Brunswick, mais il demeure évident que bon nombre de ces décès ou blessés sont évitables», peut-on lire dans le do- cument.
Les forces de l’ordre en profitent pour sensibiliser au non-respect du port de ceinture de sécurité, qui demeure un facteur déterminant dans les cas de collisions mortelles (30 % de la totalité des décès en 2014).
La GRC se satisfait également de la réduction du crime chez les jeunes pour la sixième année consécutive. En 2014, on comptait 2200 infractions commises par des personnes de 11 à 25 ans, contre 5000 en 2008.
La GRC y voit le résultat de sa stratégie de déjudiciarisation à l’intention des jeunes, qui consiste notamment à les éloigner du système judiciaire.
L’application de sanctions extrajudiciaires de réparation et l’accent mis sur la réinsertion des jeunes délinquants auraient permis de combattre la criminalité.
Plus inquiétant, les crimes liés à l’exploitation sexuelle et aux leurres d’enfants par internet à des fins sexuelles ont progressé de 15,6 %. Le rapport note 125 infractions relatives à l’exploitation d’enfants (augmentation de 40 % par rapport à 2013).
Le rapport liste également les actions menées contre le crime organisé et les trafics. En 2014, plus de 2,5 millions $ de marchandises illicites ont été saisis, et plus de 50 personnes ont été arrêtées.
Les saisies comprenaient de la marijuana, du hachisch, de la phénacétine, ainsi qu’une quantité importante de cocaïne et d’ecstasy.
Le rapport évoque une stratégie de renseignement gagnante, ciblant les personnes le plus à risque ainsi que celles causant le plus de tort.
«Nos agents, par l’entremise de l’analyse des crimes, connaissent les endroits où les crimes ont lieu et leurs auteurs les plus probables. Étant donné qu’une petite minorité de criminels est souvent responsable de la majorité des crimes, le fait de cibler notre stratégie en conséquence a mené à la réduc- tion des crimes contre les biens qui continuent d’afficher des taux supérieurs à la moyenne nationale.»
Le commissaire adjoint Roger Brown, commandant de la GRC au Nouveau-Brunswick, estime que cette démarche porte ses fruits.
«En prenant de meilleures décisions concernant la façon dont nous luttons contre la criminalité et en mettant l’accent sur la prévention, les taux de criminalité continuent de diminuer. Nous sommes très fiers de ces résultats, mais le travail des policiers n’est qu’une partie de l’équation. Tout le monde a un rôle à jouer.»
L’année 2014 a été surtout une année de défis pour la Gendarmerie royale, la fusillade de Moncton ayant donné lieu à «l’enquête la plus complexe et la plus exigeante en ressources» de son histoire.