Des pompiers du N.-B. se distinguent à l’étranger
Les pompiers du Nouveau-Brunswick ne se contentent pas d’intervenir dans la province. Une poignée d’entre eux s’illustrent dans le reste du pays et à l’étranger, lors d’opérations périlleuses. L’un d’eux revient de l’Idaho où il a lutté contre un incendie de forêt aux côtés des Américains. Il nous raconte son expérience.
Bruno Pelletier est pompier garde-forestier basé à Campbellton. Trois semaines durant à compter de la fin août, il a vécu dans une tente perchée dans les montagnes de l’Idaho, aux États-Unis.
Ce séjour n’avait rien de vacances estivales en pleine nature. Lui et sept autres de ses collègues néo-brunswickois aidaient leurs homologues américains à lutter contre un feu de forêt.
«On travaillait 16 heures par jour. La nuit, le thermomètre chutait à 2 ou 3 degrés; en journée, il montait jusqu’à 25. Ça faisait de sacrés écarts de température», se souvient-il.
Les huit hommes n’étaient pas face aux flammes, ils faisaient partie de l’équipe de commandement aux côtés d’une dizaine de responsables américains.
Il leur incombait d’organiser les interventions, définir les attaques, choisir l’équipement et donner des tâches à chaque soldat du feu. Bruno Pelletier et les autres s’occupaient aussi de la logistique.
«Nous pouvions être jusqu’à 110 personnes sur le site. Il fallait gérer les douches, la nourriture chaude, les soins médicaux, etc.»
L’équipe a joué un rôle déterminant. Pour mener à bien sa mission, elle a tenu compte de différents paramètres.
«Le feu était à 5400 pi d’altitude, dans une zone très escarpée avec de gros arbres. Il y avait beaucoup de contraintes.»
Le professionnel du Restigouche a également dû composer avec les spécificités juridiques du pays voisin, peu comparables avec celles du Canada. Bruno Pelletier ne regrette pas l’expérience. «C’était très enrichissant. L’occasion de rencontrer de nouvelles personnes, de se lier d’amitié. Partager les mêmes épreuves, ça rapproche. Et c’était aussi l’opportunité d’apprendre de nouvelles techniques, découvrir des équipements.»
Cerise sur le gâteau, ce pompier aguerri est reparti avec la fierté du devoir accompli. Quand il a quitté l’Idaho vendredi, l’incendie était maîtrisé.
Ce n’est pas la première fois qu’il s’en va travailler hors des frontières de la province pour de courtes missions. Il y a 10 ans, lui et quelques-uns de ses collègues ont entamé une formation en commandement d’intervention. Ils ont obtenu leur certification cinq ans plus tard.
«Depuis trois ans, nous sommes appelés à l’extérieur. Je suis intervenu dans toutes les provinces et tous les territoires du pays.»
Il était mobilisé sur les feux qui ont ravagé 22 000 acres dans les Territoires du NordOuest en juillet.
À la suite d’accords internationaux, l’équipe peut être amenée à partir en dehors du Canada. La mission dans l’Idaho constituait leur première à l’étranger.
Cette équipe est sollicitée pour des incendies de forêt et pour tout autre incident majeur.
Elle est notamment intervenue lors du déraillement d’un train de marchandises près de Plaster Rock, en janvier 2014, et d’inondations à Fredericton.
Bruno Pelletier le reconnaît, être appelé du jour au lendemain a un impact sur sa vie de famille.
«On n’a souvent qu’un ou deux jours pour se préparer. Ce sont les risques du métier. J’ai des proches compréhensifs.»
Cette réactivité et ce savoir-faire néobrunswickois qui s’exporte réjouissent les élus.
«Nous sommes fiers que nos hommes et nos femmes puissent mettre à contribution leur expertise», commente Denis Landry, le ministre des Ressources naturelles.
«Ici en cas de feu de forêt, notre unique interlocuteur c’est la province. Là-bas, l’incendie s’étendait sur des terres fédérales, sur d’autres appartenant à une compagnie forestière privée et sur celles de l’État. Chacun avait son mot à dire. Il fallait jongler avec.»