Kathleen Fortin
Dès son arrivée dans Unité 9, le public a immédiatement détesté Manon Granger, alias Boule de quilles, cette détenue qui sème la terreur dans les couloirs de la prison de Lietteville. Dans la vraie vie, Kathleen Fortin suscite une tout autre réaction: impossible de résister à sa bonne humeur contagieuse. Discussion avec une comédienne, chanteuse et maman passionnée de la vie!
Kathleen, plus le public apprend à connaître Manon Granger, plus il apprécie cette détenue pour qui la violence est un mode de vie. Es-tu surprise de cette réaction?
Au départ, Manon était une femme de très peu de mots. Pour l’incarner, j’ai travaillé mon regard menaçant devant le miroir! (rires) Mais je savais que l’auteure Danielle Trottier désirait aller ailleurs avec ce personnage. Plus on se dirige vers la fin d’Unité 9, plus Manon dévoile ses failles, ses blessures. On comprend pourquoi elle est aussi violente, et c’est ce qui la rend, à notre grande surprise, attachante.
Qu’est-ce que les gens te disent à propos de ce personnage?
J’habite le quartier centre-sud à Montréal. Des «Boules de quilles», j’en croise au quotidien, c’est-à-dire des hommes et des femmes qui baignent dans la pauvreté financière et intellectuelle, des gens pour qui la violence est également un mode de vie. Grâce à mon personnage, je vois maintenant au-delà de la première image qu’ils dégagent. Ces gens-là sont dotés d’une belle humanité, mais celle-ci est cachée sous la carapace qu’ils se sont forgée avec les années.
L’année 2018 fut exceptionnelle pour toi avec Demain matin, Montréal m’attend, Belles-soeurs et Les 4 saisons d’André Gagnon sur scène, en plus d’Unité 9 à la télévision. Vas-tu reprendre ton souffle en 2019?
Pantoute! (rires) J’ai un job passionnant, alors je ne ressens pas le besoin de décrocher. De toute façon, même si je me fais un devoir de laisser quelques trous libres à mon agenda, question d’avoir plus de temps pour moi, impossible de dire non à une magnifique proposition, comme lorsqu’on m’invite à chanter à l’émission En direct de l’univers. Cela dit, je n’ai pas besoin de grandes vacances à l’étranger pour reprendre mon souffle. Juste quelques activités ici et là me font un bien immense.
Quel genre d’activités?
Je boxe! Un ami avec qui je travaillais sur Demain matin, Montréal m’attend
était convaincu que la boxe était une activité pour moi. Il m’a amenée, que dis-je, traînée de force jusqu’au gym! (rires) Et vous savez quoi? Dès le premier entraînement, j’ai eu la piqûre… solide! Cela dit, je ne fais que l’entraînement de boxe, pas de combat, puisqu’avec mon métier, je ne peux pas me permettre de monter sur scène avec un oeil au beurre noir! Quoique ce look aurait été approprié pour camper Manon Granger! (rires)
As-tu commencé à boxer pour mieux camper Manon Granger?
J’ai découvert ma passion pour la boxe une fois toutes mes cascades tournées! Dommage, puisque j’aurais bien aimé posséder quelques notions de base en matière de boxe pour rendre plus crédibles les coups de poing de Boule de quilles!
En terminant, tu es maman de trois grandes filles. Ont-elles hérité de ta fibre artistique?
Ma grande Lélia (17 ans) possède une voix magnifique, mais elle est trop réservée pour mettre ce talent de l’avant. Je suis convaincue qu’un jour, cette passion va la rattraper. Pour l’instant, elle étudie en bioécologie au cégep. Mes jumelles âgées de 14 ans possèdent deux personnalités complètement différentes. Axelle est en concentration musique dans un programme d’éducation internationale. Quant à Romane, elle a découvert les arts dramatiques cette année et elle adore ça. Donc oui, chacune de mes filles a hérité de ma fibre artistique, mais elles l’expriment chacune à sa façon.
Unité 9, mardi 20 h, à Radio-Canada.
«J’ai un job passionnant, alors je ne ressens pas le besoin de décrocher.»