Paje, une association mobilisée contre la hausse de la détresse
Pas de répit, au contraire, pour les associations du secteur social, qui ont travaillé y compris pendant le confinement. À l’image de Pasteur avenir jeunesse (Paje). Parce que le besoin, s’est, pendant cette période, accru. « Devant la situation, il y a eu à Nice une véritable solidarité interquartiers mise en place notamment par la Ville, qui nous avait désigné comme référents, avec l’association Adam, Entraide et partage, et Gallice, pour bien couvrir tous les secteurs de la ville, notamment en matière de distribution de colis alimentaires, expose Faouzi Lachelak, directeur de l’association. On s’est entraidés, on est allé, avec Gallice, distribuer des repas à Nice-Nord et Saint-Pierre-deFéric ; on est allés aussi jusque sur la Californie… Et on a donné un coup de main au Secours populaire, qui avait beaucoup de travail aussi en centre-ville. » Parmi les acteurs de cette distribution de vivres : les médiateurs de Paje donc, aidés de bénévoles du conseil citoyen du quartier. « Des gens de tous âges, toutes origines, et même toutes classes sociales… Qui n’ont pas hésité à dépasser les frontières de leur quartier pour aider tous ceux qui en avaient besoin. »
« Quelque chose avait changé »
Des besoins qui ont touché une large frange de la population. « On s’est rendu compte que quelque chose avait changé, quand on regardait les demeures de ceux chez qui on livrait les repas… On s’est retrouvés dans des quartiers qui ne sont pas connus pour être populaires, mais dont une partie des habitants se sont retrouvés en difficulté, témoigne Faouzi Lachelak. La vraie difficulté, souvent, c’est l’isolement… On a beaucoup parlé avec les gens parce qu’ils en avaient besoin… Ils cherchaient un soutien moral, un lien. Pour certains, nous étions les seuls qu’ils ont vus pendant le confinement. Certains ont même pleuré, d’autres voulaient nous donner des pourboires, alors qu’ils étaient dans le besoin… »
Sans compter l’action que Paje mène toute l’année à Pasteur, auprès des familles, mais aussi, des personnes âgées. Soit 400 colis alimentaires distribués par semaine. « Nous avons, en cette période d’urgence sanitaire, centralisé notre livraison de colis alimentaires à l’Animanice Bon-Voyage, pour 90 familles, soit 250 personnes des quartiers de Pasteur, Bon-Voyage et des Liserons. »
Une aide conséquente qui ne va pas s’arrêter là : « Quand on voit l’afflux dans notre maison des services au public, pour l’accompagnement dans des démarches administratives, les retards de paiement des uns et des autres, on peut se dire que la situation est loin d’être réglée… Nous ne sommes qu’au début d’une période qui s’annonce très difficile. »