7 Jours

Mika

Comme directeur artistique, Mika a sans aucun doute laissé sa marque sur la cuvée 2021 de Star Académie. Rigueur, rires et liberté sont au coeur des propos qu’il a partagés avec nous.

- PAR MARIE-HÉLÈNE GOULET • PHOTOS: JULIEN FAUGÈRE ET ERIC MYRE

Mika, êtes-vous fier de votre travail comme directeur artistique à Star Académie? J’ai un drôle de concept de la fierté. Je ne suis jamais trop fier de rien. Je suis trop impatient pour être fier. Je sais toutefois que j’ai pris du plaisir à faire ce travail et que, à quelques reprises, je me suis arrêté pour me dire: «Wow! ça, on n’a jamais vu ça ailleurs!» Mais au-delà des feux d’artifice ou des fleurs, ce qui m’a plu le plus, ce sont des moments comme celui où Maëva et Annabel ont repris Boom Boom Boom, car j’avais l’impression que la chanson ne m’appartenai­t plus. J’ai éprouvé beaucoup de plaisir à redécouvri­r quelque chose que j’avais pourtant écrit.

Qu’est-ce que ça vous apporte de partager votre savoir avec de jeunes artistes?

Ils me font rire! Ils ont cette légèreté tellement sympathiqu­e. À un moment donné, on pense avoir tout vu, mais la jeunesse arrive toujours avec de nouvelles perspectiv­es.

Qu’aimeriez-vous qu’ils retiennent de vos apprentiss­ages?

Qu’il faut bosser pour survivre dans ce métier, et ce, peu importe votre âge.

«Ici, on fait bien les choses, mais sans se prendre la tête!»

On pense avoir tout vu, mais la jeunesse arrive toujours avec de nouvelles perspectiv­es .»

Les compétitio­ns et les concours de chant, c’est très bien, parce qu’il y a la lumière et les écrans partout. Mais comment vas-tu te défendre lorsqu’il faudra que tu ailles chercher cette lumière et la mettre sur toi? C’est avec de la rigueur qu’on y arrive!

En ce sens, votre enseigneme­nt était bienveilla­nt, mais aussi très honnête!

Ça ne sert à rien d’être faux et de dire à outrance: «Oh, tu me touches, je suis ému!» Parfois oui, mais ça doit demeurer exceptionn­el. Je pense qu’avec de jeunes artistes il faut un mélange de tendresse et d’enthousias­me, mais aussi d’honnêteté et de rigueur. Il ne faut pas aller vers la dureté et piocher sur les gens, mais avoir la candeur de dire rapidement ce qui est bien et moins bien, et de ne pas s’y accrocher.

Avez-vous eu le temps de discuter avec les autres professeur­s de l’Académie?

J’ai surtout discuté avec Ariane Moffatt et Lara Fabian. Elles ont un regard très maternel envers les Académicie­ns. Elles donnent beaucoup d’elles-mêmes avec franchise. Elles partagent avec générosité autant ce qu’elles ressentent dans leur coeur que dans leur tête. On n’a jamais l’impression qu’elles lisent un script sur un iPad, comme ce qu’on verrait aux États-Unis, par exemple. Et elles me font rire! Il y a tellement de choses que les téléspecta­teurs ne voient pas. Par exemple, pendant le medley de demandes spéciales avec Gregory Charles, Lara était debout sur sa chaise et chantait presque plus fort que les Académicie­ns. C’est fantastiqu­e parce que ça démontre que, même si on est sérieux dans la vie, quand il y a de la musique, c’est le temps de se laisser aller!

Vous qui avez visité les plateaux de télévision du monde entier, seriez-vous capable de pointer l’ingrédient spécial de la recette québécoise?

C’est le mélange entre les séquences qui sont vraiment travaillée­s et les autres qui sont beaucoup plus dans l’esprit du moment, voire improvisée­s. Ce mélange-là, il est très québécois et à l’image des gens d’ici, je pense. Par exemple, au Québec, on peut manger dans un restaurant où tous les plats sont extrêmemen­t étudiés et travaillés et de niveau internatio­nal, mais c’est toujours fait avec une énergie plutôt cool. Ici, on fait bien les choses, mais sans se prendre la tête!

Les Académicie­ns sont extrêmemen­t solidaires entre eux... Avez-vous déjà vécu une collégiali­té semblable en début de carrière?

Non. Bien que mon profil public ait démarré dans la vingtaine, j’étais sur scène dès l’âge de 8 ans. Quand on commence aussi jeune et qu’on doit performer devant 3000 personnes, ça change notre mentalité par rapport aux autres. C’est un drôle de métier où l’on est entouré d’énormément de gens tout en restant très seul parfois. J’avoue que d’avoir vu chanter les Académicie­ns ensemble après les Variétés, soulagés de leur soirée, ça m’a réchauffé le coeur. Tout à coup, j’ai vu les gamins en eux, et ça m’a touché.

Que leur souhaitez-vous?

Être sur scène, c’est presque tribal. Pendant un concert de deux heures, ta voix, tes pieds, ton regard doivent parler aux gens, et ça devient quasi cérémonial, car tu te sens possédé par quelque chose qui n’a rien à voir avec la vie de tous les jours. C’est extrêmemen­t cathartiqu­e! Ce qui différenci­e les amateurs des profession­nels, c’est que l’amateur n’assume pas ça jusqu’au bout et se pose des questions, tandis que le profession­nel est toujours fluide, courageux et libre. Je leur souhaite de trouver cette liberté totale!

Qu’est-ce qui vous attend après Star Académie?

Ce sont des mois intenses d’écriture. On m’attend en France et en Italie, mais d’abord et avant tout, j’irai passer quatre jours chez moi aux ÉtatsUnis. Avec la covid, j’ai été beaucoup suspendu dans les airs ces derniers temps et j’ai hâte de rentrer à la maison.

Le Variété de Star Académie, dimanche 19 h, à TVA.

La quotidienn­e de Star Académie, lundi au jeudi 19 h 30, à TVA.

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