LES PAYS MOINS PROSPÈRES REFUSENT D’ACHETER LE VACCIN DE PFIZER
Les pays à revenu faible et intermédiaire ont décidé de ne pas commander le vaccin de Pfizer-BioNTech suite aux déclarations de Joe Biden qui soutient la levée des brevets pour élargir l’accès mondial aux vaccins anti-Covid-19. Ce refus a été dévoilé par le PDG de Pfizer, Albert Bourla, dans une lettre adressée le 7 mai aux employés de la société et consultée par Bloomberg. Selon lui, après avoir élaboré sa politique de tarification échelonnée, Pfizer s’est adressée aux pays pour leur demander de passer commande en vue de leur attribuer des doses. Et les pays à revenu élevé ont réservé la plupart des doses. Préoccupé, il dit avoir contacté de nombreux dirigeants de pays à revenu faible et intermédiaire pour les exhorter à réserver des doses, l’offre étant limitée.
«Cependant, la plupart d’entre eux ont décidé de passer des commandes auprès d’autres fabricants de vaccins, soit parce que la technologie de l’ARNm n’était pas testée à ce momentlà, soit parce qu’on leur offrait des options de production locales. Certains n’ont même pas approuvé notre vaccin.»
Les prix d’achat du vaccin Albert Bourla précise que, selon un modèle de tarification échelonnée élaboré par PfizerBioNTech, les pays à revenu intermédiaire peuvent acheter le vaccin moitié moins cher que les plus riches, et les pauvres au prix coûtant. Le laboratoire allemand BioNTech a confirmé l’intention de continuer à livrer les vaccins aux pays moins prospères à «un prix qui n’est pas axé sur les profits», indique l’agence de presse DPA. Cependant, à l’instar de nombreuses autres sociétés pharmaceutiques, les deux laboratoires s’opposent à la levée des brevets. Le PDG de Pfizer a avancé jeudi 6 mai auprès de l’AFP qu’une levée des brevets sur les vaccins antiCovid ne permettrait pas d’accroître la production du médicament, particulièrement complexe à fabriquer, affirmant que la propriété intellectuelle n’était pas un facteur limitant. Le porte-parole de l’allemand BioNTech a également expliqué samedi 8 mai à DPA qu’il existe un risque que la qualité, l’innocuité et l’efficacité d’un vaccin souffrent si les exigences de production ne sont pas remplies. Ce scepticisme quant à la levée des brevets – débat a été ouvert par Joe Biden – divise les pays européens.