El Watan (Algeria)

Vent de liberté en Espagne avec la levée partielle des restrictio­ns sanitaires

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Un vent de liberté a soufflé hier en Espagne, où les habitants sont enfin autorisés à sortir de leur région pour changer d’air ou retrouver des proches qu’ils n’avaient pas vus depuis des mois. Dans la plupart des régions, la fin de ce régime d’exception à 00h00 hier, c’est-à-dire en toute fin de soirée samedi, a signifié également la levée du couvre-feu comme à Barcelone (nord-est) où cris, applaudiss­ements et musique ont marqué cette liberté retrouvée. «On dirait le Nouvel An», disait Oriol Corbella, 28 ans, sorti dans les rues comme des centaines de jeunes. «On retrouve un peu de normalité, de la liberté, mais il faut garder à l’esprit que le virus est encore présent», ajoutait-il. A Madrid, Blanca Valls, créatrice de bijoux de 46 ans, était, elle, impatiente de partir le weekend prochain en Galice (nord-ouest) pour un anniversai­re et espérait aller bientôt à la plage. «J’en avais trop marre de ne pas pouvoir sortir» de la région de Madrid, «je me sentais frustrée, attachée, sans liberté», a-t-elle dit samedi à l’AFP. A part à Noël où les restrictio­ns avaient été assouplies durant quelques jours pour permettre les réunions familiales, les Espagnols n’ont pas pu quitter leur région depuis le début de l’état d’urgence fin octobre.

Dissuadées par l’explosion des cas ayant suivi Noël, les autorités avaient maintenu les bouclages de régions pour la Semaine sainte, fête familiale fondamenta­le en Espagne. Ces bouclages ont été particuliè­rement mal vécus par les Espagnols, empêchés d’aller voir leur famille dans une autre région, alors que le pays restait ouvert aux touristes étrangers. Vent de liberté pour les Espagnols, la levée de l’état d’urgence est en revanche un véritable casse-tête pour les régions, compétente­s en matière de gestion de la crise sanitaire. Car, depuis octobre, elles avaient pu imposer des couvre-feux et bloquer l’entrée ou la sortie de leur territoire sans avoir besoin de l’autorisati­on de la justice, grâce à la limitation des libertés fondamenta­les permise par ce régime d’exception. Si elle est synonyme de levée du couvrefeu et d’ouverture des régions, la fin de l’état d’urgence ne signifie toutefois pas la fin des restrictio­ns dans l’un des pays les plus touchés en Europe par la pandémie avec près de 79 000 morts et 3,5 millions de cas. Les 17 communauté­s autonomes peuvent, par exemple, toujours limiter les horaires ou la capacité d’accueil des bars, des restaurant­s ou des commerces.

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