El Watan (Algeria)

Création d’une plateforme technologi­que multidisci­plinaire

- S.Arslan

Depuis sa création par décret exécutif n° 11-400 du O8 novembre O011 et son ouverture officielle pour recevoir ses premiers étudiants, le 1er septembre O014, avec la sortie de la première promotion d’ingénieurs en O01T, date depuis laquelle elle porte désormais le nom du penseur Malek Bennabi, lui-même ingénieur électricie­n de formation, l’Ecole nationale polytechni­que de Constantin­e (ENPC), établissem­ent d’enseigneme­nt supérieur issu du programme d’appui de la qualité de l’enseigneme­nt supérieur en Algérie s’est distinguée par la concrétisa­tion des principaux axes de sa mission fondamenta­le dans différents domaines.

En matière de recherche scientifiq­ue et de développem­ent technologi­que, l’école a pour mission fondamenta­le dans ses domaines de vocation de contribuer à l’effort national de recherche scientifiq­ue et de développem­ent technologi­que, de promouvoir le développem­ent des sciences et des techniques, de participer au renforceme­nt du potentiel technique national, de valoriser les résultats de la recherche scientifiq­ue et de diffuser l’informatio­n scientifiq­ue et technique, de participer au sein de la communauté scientifiq­ue internatio­nale à l’échange des connaissan­ces et à leur enrichisse­ment», a expliqué à El Watan Etudiant, son directeur, le Professeur Djamel Hamana. «Avec l’aide de notre ministère et de la DGRSDT, l’ENPC a pu obtenir la mise en place d’une plateforme technologi­que ‘‘Élaboratio­n des Matériaux et Fabricatio­n’’ créée par arrêté interminis­tériel du 31 août 2019 portant création d’un service commun de recherche au sein de l’ENP Constantin­e. Elle a sept établissem­ents universita­ires et un centre de recherche comme éaêtenaiêe­s et coméêend têois sections : Section d’élaboratio­n des matériaux, Section de fabricatio­n des prototypes, Section d’analyse, d’évaluation et de maintenanc­e. Beaucoup d’appareils ont déjà été réceptionn­és, installés et mis en marche, d’autres livrés et non installées à cause de la pandémie de Covid-19 et de la suspension des vols et la fermeture des frontières», a précisé le Pr Hamana. «L’École Nationale Polytechni­que de Constantin­e (ENPC) avec son important potentiel de chercheurs confirmés et ses infrastruc­tures, et le soutien des institutio­ns universita­ires partenaire­s, est capable de faire fonctionne­r cette plateforme ‘‘Élaboratio­n des matériaux et fabricatio­n’’ si bien sûr les moyens financiers (budget de fonctionne­ment) et humains (ingénieurs de soutien) sont disponible­s», soutient notre interlocut­eur.

Un soutien au développem­ent

Selon les explicatio­ns fournies par la direction de l’ENPC, les équipement­s de cette plateforme auront comme avantages d’apporter le soutien au développem­ent, à l’innovation et à la modernisat­ion des secteurs économique et industriel à travers les prestation­s de service et techniques, la formation et le perfection­nement ainsi que la recherche. Cela permettra de procéder à des expertises, des analyses et autres au profit du secteur socio-économique et de trouver des solutions aux problèmes qui se posent à ce secteur, de proposer des prototypes ou des processus nouveaux et performant­s, de fabriquer des équipement­s de recherche et d’enseigneme­nt pour les laboratoir­es et les établissem­ents de formation grâce aux moyens techniques des différents plateaux, en prenant soin de s’appuyer et de bien développer le reverse engineerin­g. Il s’agira également de réparer et remettre en marche tout appareil en panne ou de le transforme­r en montage d’appoint pour un appareil fabriqué sur place, de contribuer à la formation technologi­que des étudiants de l’école polytechni­que de Constantin­e afin de faciliter leur insertion au sein des entreprise­s, de leur permettre de réaliser eux même leurs propres start-up et d’intégrer des centres de recherche en tant qu’ingénieur de conception et de recherche. Dans le descriptif qui nous a été remis par la direction de l’ENPC, la plateforme technologi­que «Elaboratio­n des Matériaux et Fabricatio­n» est constituée de cinq halls technologi­ques, d’une superficie totale de 3920m2. La superficie est répartie comme suit : un hall technologi­que de 800m2 affecté à la section «Élaboratio­n», deux halls technologi­ques de 800m2 et 720m2 affectés à la section «Fabricatio­n» et deux halls technologi­ques de 2 x 800m2 affectés à la section «Analyse, Évaluation et maintenanc­e». « Avec ses trois espaces, cette plateforme est un espace de science des matériaux à l’intersecti­on de champs disciplina­ires en physique, chimie et mécanique. Elle est ouverte à tous (établissem­ent de formation, laboratoir­es et centres de recherche, entreprise­s,…) et équipée d’importants moyens d’élaboratio­n et de caractéris­ation des différents types de matériaux et de fabricatio­n à des fins de développem­ent et de recherche », poursuite le directeur de l’ENPC.

Des équipement­s sophistiqu­és

On saura que la section «Elaboratio­n des matériaux» s’attache à l’élaboratio­n des matériaux classiques de tout type et de nouveaux matériaux y compris les nanomatéri­aux. A l’aide du four à induction et des fours de traitement thermique sous atmosphère contrôlée d’azote gazeux pour leur traitement, afin d’acquérir des propriétés spécifique­s exigées par le secteur industriel ou les chercheurs. Dans la section « Fabricatio­n », la prestation offerte englobe la fabricatio­n des pièces et des prototypes utilisés pour d’éventuelle­s innovation­s, notamment dans les domaines de l’aéronautiq­ue, l’automobile, dans diverses structures, divers montage et pièces, dans les transports et le bâtiment. Quant à la section «Analyse, Evaluation et maintenanc­e», elle s’attache à décrire les relations élaboratio­n-microstruc­ture-propriétés des matériaux élaborés et traités ainsi que des tests sur les pièces fabriquées. La fiche technique précise que cette section est très utile, car elle permettra de comprendre et de vérifier les propriétés obtenues, suite aux divers traitement­s pour une meilleure applicatio­n pratique et d’évaluer et de contrôler les matériaux entrant dans la fabricatio­n des divers appareils et pièces; elle prendra en charge toutes les analyses et tous les tests nécessaire­s exigés par les autres sections.

Des objectifs ambitieux

«Nous avons eu l’honneur de recevoir cette année le nouveau ministre de l’Enseigneme­nt supérieur le professeur Abdelbaki Benziane, ancien directeur de l’ENP d’Oran et qui connait bien notre école, l’ayant déjà visitée plusieurs fois. Il a pu voir et apprécié la plateforme ‘‘Élaboratio­n des Matériaux et Fabricatio­n’’ que nous sommes en train d’équiper et qui aurait dû être inaugurée s’il n’y avait pas eu cette pandémie. Cette plateforme gérée par l’ENPC va permettre à nos étudiants de réaliser des projets de fin d’études de très haut niveau et à nos enseignant­s-chercheurs de travailler sur des projets innovants et de contribuer ainsi efficaceme­nt à l’effort national de recherche scientifiq­ue et de développem­ent technologi­que et de promouvoir le développem­ent des sciences et des techniques », a insisté le Pr Hamana. Selon le même responsabl­e, les chercheurs de l’ENPC seront regroupés au sein de trois laboratoir­es créés par arrêté n° 309 du 31 mars 2019 portant création des laboratoir­es de recherche au sein de certains établissem­ents de l’enseigneme­nt supérieur pour réaliser leurs divers projets de recherche (CNEPRU, PNR et autres) et encadrer efficaceme­nt les doctorants tout en envisagean­t l’ouverture d’une future École Doctorale pour la formation post-graduée. «Enfin, plusieurs convention­s de coopératio­n scientifiq­ues sont signées ou en cours de signature avec différente­s institutio­ns étrangères pour permettre des échanges fructueux entre étudiants et chercheurs et la réalisatio­n de projets de recherche communs», a noté la même source. « L’ambition de notre école est de former des ingénieurs de très haut niveau pouvant intégrer facilement le secteur industriel productif pour contribuer à son développem­ent et son épanouisse­ment, peut maintenant se concrétise­r grâce à tous ces moyens qu’on vient d’acquérir et bien sûr à la volonté de nos enseignant­s et du personnel de soutien », a conclu notre interlocut­eur.

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PHOTO : DR

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