Graves transgressions
De graves dépassements ont été enregistrés lors de l’Assemblée générale élective (AGE) de la ligue régionale Sud -Ouest (LRSO) tenue le 14 janvier 2021 à Béchar. Cette ligue n’a aucune existence légale depuis plus de dix ans. Cela a été rappelé par la Direction de la jeunesse et des sports (DS) de Béchar dans la correspondance adressée aux membres de l’assemblée générale, le 14 janvier 2021, dans laquelle le représentant de la tutelle a indiqué : «Considérant les recours introduits par des membres de l’assemblée générale et après la réunion de la commission de wilaya du suivi du processus de renouvellement des associations, nous vous informons que nous n’assisterons pas à l’AGE de la LRSO car elle ne dispose pas d’agrément.» Ce problème a été posé par des acteurs du football du Sud en mai 2018. La correspondance adressée à l’époque à la Fédération algérienne de football (FAF) a mis l’accent sur l’illégalité de cette ligue. Le 9 mai 2018, la FAF a transmis une correspondance au coordinateur qui gérait la Ligue sudouest, une correspondance qui ne laissait aucun doute sur l’illégalité de l’existence de cette ligue. La FAF demandait «de mettre en conformité les textes de l’institution selon la loi en vigueur pour la saison 2019-2020, et de procéder dans les plus brefs délais à la réactivation de la ligue». C’est un aveu que, sur le plan statutaire et réglementaire, cette ligue est illégale. Créée sous l’empire de la loi 90-31, la ligue n’a jamais procédé à la mise en conformité avec les nouvelles lois et décrets. Par la force de la loi, article 70 de la loi 12/06 de 2012, elle devait être dissoute. Pour la relancer, il fallait obligatoirement passer par l’étape de la reconstitution, c’est-à-dire la refonder, avec l’accord de l’assemblée générale de la FAF et des arrêtés conjoints du MJS et du ministère de l’Intérieur. Ses responsables ont passé outre la loi. Mieux, au cours des deux dernières années, cette association illégale, sans agrément, sans statuts validés, sans président et un bureau élus a bénéficié de subventions, comme cela est mentionné sur deux bilans financiers de la LRSO, octroyées par la fédération.
Tout cela a fini par éclater à l’occasion de l’assemblée générale élective, le 14 janvier 2021. Tout est remonté en surface avec la même force de transgression de la loi, des statuts et décrets. Le pic des transgressions et dysfonctionnements au niveau de cette ligue, ce sont les conditions ubuesques dans lesquelles s’est tenue l’AGE jeudi.
Les services de la DJS étaient aux abonnés absents, non sans avoir averti les membres de l’assemblée générale que la ligue n’a pas d’existence légale, pas d’agrément, et donc elle (DJS) a refusé de cautionner ce grave dérapage. Qu’à cela ne tienne. Les deux représentants délégués par la FAF, Youcef Belmedjbar, ex-président de la Ligue interrégions, et Guendour, un employé de la FAF, se sont substitués à la commission électorale élue par l’assemblée générale pour diriger les travaux. De quel droit de simples délégués de la FAF, envoyés comme observateurs par leur employeur, ont-ils pris en main l’opération de vote, dépouillement et annonce des résultats ? C’est plus grave que ce qui s’est passé à Skikda lors de l’AGE de la ligue marquée par l’absence du seul candidat à l’élection. C’est un manquement grave à leurs obligations (Belmedjbar et Guendour). Les articles 25 et 33, composition de l’assemblée générale, ont été transgressés avec la bénédiction du représentant de la FAF, deux membres de la commission de candidature ont établi deux rapports contradictoires. Un seul a été pris en considération. Pourquoi ?
Nul doute que le MJS annulera ce simulacre d’assemblée général élective pour les multiples transgressions, dysfonctionnements et dépassements enregistrés lors de l’AGE de la Ligue sudouest. C’est le moins que puisse faire la tutelle. Le reste, les sanctions envers tous ceux qui ont participé à cette mascarade, suivra. Il y va de la crédibilité des instances en charge du secteur du sport.