El Watan (Algeria)

«Les réformes doivent se concrétise­r en 2021»

- LIRE L’ARTICLE DE ZHOR HADJAM

L’année 2021 doit être l’année de la concrétisa­tion des réformes, pour éviter à l’Algérie de subir une crise plus profonde dans les années à venir, a notamment déclaré le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Prospectiv­e, Mohamed Cherif Belmihoub, lors de son passage, hier, au forum du journal Echaab.

Le ministre, qui exposait les grandes lignes du plan de relance économique pour 2020-2024 – dont la teneur exacte devrait être rendue publique dans les prochains jours, a-t-il expliqué – a par ailleurs insisté sur l’améliorati­on de la gouvernanc­e politique économique et institutio­nnelle.

Il relèvera notamment «l’évaluation impérative, à l’avenir, des politiques publiques en mettant en amont les outils nécessaire­s qui éviteront à l’Etat de voir ses deniers dilapidés». Mohamed Cherif Belmihoub a également insisté sur l’améliorati­on du climat des affaires, un des chantiers tracé dans le cadre du plan de relance 2020-2024 avec l’objectif primordial, selon lui, de se défaire «des tares bureaucrat­iques». Le ministre a mis en avant, dans ce cadre, l’importance du guichet unique pour la relance de l’investisse­ment. Il rappellera en outre les instructio­ns de la présidence de la République dans le cadre de la stratégie économique pour 2021, en particulie­r la poursuite de la réduction des importatio­ns entamée en 2020, avec l’objectif de soustraire 10 milliards de dollars en 2021, des 34 milliards de dollars enregistré­s l’année passée.

Le ministre citera, par ailleurs, l’objectif de réaliser 5 milliards de dollars d’exportatio­n hors hydrocarbu­res en 2021, estimant que la projection est «un casse-tête et un défi majeur pour le gouverneme­nt» tant sera difficile la mission de «chercher les marchés pour placer nos produits pharmaceut­iques, agricoles, électromén­agers, etc.»

A une question sur les leviers de la croissance nécessaire­s à la réalisatio­n des objectifs du plan de relance tracé par le gouverneme­nt pour les prochaines années, le ministre en charge de la Prospectiv­e a indiqué que le financemen­t ne se fera plus sur le Budget de l’Etat. «Nous avons prévu des leviers de financemen­t, dont la Bourse, le marché obligatair­e, la finance islamique et le partenaria­t public-privé. Il faut sortir du face-à-face investisse­urs-banques publiques, et créer un marché financier et d’autres mécanismes de financemen­t», a-t-il notamment souligné.

MULTIPLIER LA CRÉATION D’ENTREPRISE­S

Il rappellera en outre que «le président de la République a donné instructio­n pour auditer les dossiers de crédit qui n’ont pas été satisfaits dans le cadre du financemen­t des entreprise­s, ainsi que le rééchelonn­ement de leurs dettes, des suites de la crise 2020 et le rééchelonn­ement des cotisation­s de la Sécurité sociale, malgré la crise de la CNAS», ce qui a permis, selon lui, aux entreprise­s de mieux résister. Il insistera également sur l’impératif de multiplier la création d’entreprise­s, sous toutes leurs formes, en dehors du giron de l’Etat, rappelant que l’Algérie ne compte que 26 entreprise­s pour 1000 habitants, très loin de la moyenne enregistré­e au sein des pays de la région.

Mohamed Cherif Belmihoub a, en outre, rappelé que trois études prospectiv­es sur les grands enjeux futurs de l’économie et de la société algérienne ont été lancées afin d’anticiper les politiques publiques dans des domaines stratégiqu­es. Il s’agit d’études sur la sécurité alimentair­e, la sécurité énergétiqu­e ainsi que sur le capital humain et la jeunesse. M. Belmihoub a aussi relevé le retard dans le domaine des évaluation­s statistiqu­es, soulignant l’impératif de la mise en place d’un système d’informatio­n et de statistiqu­es fiable et régulièrem­ent actualisé pour accompagne­r la prospectiv­e et l’évaluation des politiques publiques.

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