Morts sous les balles perdues : le destin tragique d’enfants américains
Carmelo Duncan était installé dans son siège-bébé quand il a été touché de plusieurs balles, devenant à 15 mois l’une des plus jeunes victimes d’une fusillade cette année aux Etats-Unis et un symbole de l’impuissance face à la violence par armes à feu. Le 2 décembre, il était assis avec son grand frère de 8 ans dans la voiture conduite par son père dans le sud-est de Washington, quand des inconnus ont ouvert le feu sur leur véhicule avant de s’enfuir dans un 4x4 volé. Le petit garçon est mort à l’hôpital. Son père et son frère sont sortis indemnes de l’embuscade dont la police dit ignorer le mobile. Carmelo est la 187e victime d’un homicide par balle cette année dans la capitale américaine, qui a atteint un triste record depuis 15 ans avec au moins 197 morts. Plusieurs villes américaines ont enregistré en 2020 «des
niveaux historiques de violence», constate dans un rapport l’organisation Every Town for Gun Safety, et la jeunesse a payé un lourd tribut. En cause, des violences exacerbées à la fois par de vives protestations suite aux décès d’Afro-Américains tués par la police, et par la pandémie de Covid-19, qui a plongé le pays dans la crise économique et conduit à la fermeture d’écoles et de programmes sociaux pour les jeunes. «Ces soutiens essentiels ont été fermés, le vide a été comblé par la violence des armes», estime Every Town. Hors suicides, les armes à feu ont déjà fait cette année plus de 18 500 morts aux Etats-Unis, selon l’organisation Gun Violence Archive, dont plus de 1300 mineurs. Parmi ces derniers, 284 étaient âgés de 11 ans et moins.