Les explications du PDG du groupe Algérie Télécom
FRÉQUENTES COUPURES ET INSTABILITÉ D’INTERNET
Lors de sa première sortie médiatique depuis sa nomination en septembre dernier, Karim Bibi Triki, présidentdirecteur général du groupe Algérie Télécom, a tenté de trouver les mots justes pour expliquer les raisons des fréquentes coupures et perturbations d’internet en Algérie. Les efforts déployés butent sur un héritage, les anciennes habitudes et des résistances au changement. Il a évoqué «la vétusté du réseau dans certaines régions». Partant de ce constat, «Algérie Télécom a débuté un programme spécial de modernisation, normalisation et de développement». Pour lui, il est vital de passer à «la fibre optique, le taux des pannes va diminuer et la qualité de service est meilleure».
Certaines régions continuent de fonctionner avec la technologie du TDM (technologie utilisant le fil en cuivre) alors que la modernisation consiste à remplacer le réseau filaire en cuivre par la technologie FTTH, permettant ainsi de garantir un débit réel jusqu’à 100 mégas. Une opération qui traîne. Brahim Boumzar, ministre de la Poste et des Télécommunications, a indiqué en mai dernier que l’opération de remplacement du réseau filaire en cuivre par celui du FTTH à Alger sera lancée, dans une seconde phase, dans la wilaya de Constantine, avant d’être généralisée à toutes les autres wilayas. «J’ai donné des instructions pour déployer la fibre optique partout en Algérie. Sur le plan économique, c’est un investissement à moyen et long termes qui est moins coûteux et plus rentable», a-t-il affirmé.
Karim Bibi Triki insiste pour dire que «toutes les régions qui sont raccordées par la fibre ont une meilleure qualité de service par rapport à la stabilité, au taux de probabilité des coupures et au débit. Cependant, le déploiement de ce service est toujours en cours, et plusieurs wilayas n’y ont pas encore accès». D’après le PDG du groupe, un câble 100% algérien va relier l’Algérie à Valence. Il servira à garantir une meilleure connexion internet qui peut atteindre les 20 terabytes. «Ce projet verra le jour dans un avenir très proche au cours de l’année 2021», dira-t-il sans donner de date précise.
Internet n’est plus réduit aujourd’hui à des réseaux sociaux, du divertissement et à visionner quelques vidéos sur YouTube. Dans le propre programme du gouvernement, on parle de «numérisation et de digitalisation». Internet permet à une économie numérique de se développer et sur laquelle toutes les stratégies de développement et de promotion de l’entrepreneuriat peuvent être construites. L’industrie des télécoms est confrontée à de profonds bouleversements. Le statu quo est impossible.
Il y a aussi un élément à prendre en compte : l’accélération des changements dans les usages des TIC. Les réseaux de télécommunication donnent accès à un volume toujours croissant d’informations, contenus et services, et deviennent de plus en plus essentiels pour les particuliers et les entreprises. Face à cette nouvelle ère d’hyperconnectivité, Algérie Télécom doit s’adapter en urgence.