Contaminé à la Covid-19, Emmanuel Macron en isolement
Testé positif à la Covid-19, le président Macron a ressenti les premiers symptômes dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué l’Elysée dans un communiqué Il a fait un test PCR jeudi matin, dont il a eu les résultats très rapidement.
Quand et où Emmanuel Macron a-t-il été contaminé ? L’Elysée indique ne pas le savoir. A-t-il failli aux règles sanitaires qui s’imposent à tout un chacun et encore plus quand on est en charge de responsabilités de haut niveau ? La question a été posée par nombre de médias français.
Quelques heures avant d’être testé positif à la Covid-19, Emmanuel Macron a participé à une réunion de travail, suivie d’un dîner à l’Elysée en compagnie d’une dizaine de membres de la majorité et de conseillers, mercredi 16 décembre. Au total donc, 12 personnes autour de la table, soit deux fois plus que la consigne des «six adultes» édictée par le gouvernement à l’approche des fêtes. Serait-ce lors de ce dîner que le chef de l’Etat français aurait été contaminé ? Un dîner qui alimente les colonnes des médias français. Des convives ont indiqué à l’AFP que la pièce avait été aérée et ont souligné que chacun avait disposé d’un plateau repas individuel. En raison du contexte sanitaire, la rencontre s’est tenue dans la salle des fêtes de l’Elysée, une salle de réception de 600 mètres carrés, avec une hauteur sous plafond de six mètres et d’une capacité de 700 invités, précise l’Elysée. «Conformément aux consignes sanitaires en vigueur applicables à tous, le président de la République s’isolera pendant 7 jours. Il continuera de travailler et d’assurer ses activités à distance», souligne l’Elysée. Le Premier ministre, Jean Castex, qui était attablé en face d’Emmanuel Macron, a été testé négatif, mais s’est placé à l’isolement en attendant un deuxième test dans sept jours, conformément au protocole sanitaire, a précisé Matignon. Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, qui était assis à la gauche du Président, s’est aussi isolé, tout comme François Bayrou, qui a assuré à Sud-Ouest qu’il se fera tester en temps voulu. «Stanislas Guerini (SG du parti de la majorité présidentielle) s’est mis par prévention à l’isolement et se fera tester dans le strict respect des consignes sanitaires», a déclaré également la communication de LREM à franceinfo. De nombreux responsables politiques français et étrangers qui ont été au contact, si l’on se réfère à l’agenda officiel du président Macron, devront s’isoler. Les 10 et 11 décembre, Emmanuel Macron était à Bruxelles pour le Conseil européen. A cet agenda, figurent aussi deux déjeuners : lundi 14, avec le chef d’Etat espagnol, le président du Conseil européen et le secrétaire général de l’OCDE, un autre le lendemain, mardi 15 avec les chefs des partis politiques. Le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, a annoncé, jeudi, qu’il se plaçait en quarantaine, devenant le cinquième dirigeant à s’isoler après avoir participé les 10 et 11 décembre à un sommet européen avec Emmanuel Macron. Les chefs de gouvernement belge, Alexander De Croo, portugais Antonio Costa, espagnol Pedro Sanchez, ainsi que le président du Conseil européen, Charles Michel, avaient annoncé plus tôt qu’ils se plaçaient eux aussi en quarantaine «par précaution». Par ailleurs, Angel Gurria, le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a également annoncé, jeudi, s’être placé à l’isolement après l’annonce du diagnostic positif du président Emmanuel Macron. Les deux hommes se sont côtoyés lundi lors des cérémonies organisées pour le 60e anniversaire de l’OCDE.
En revanche, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui avait dîné dimanche soir à Paris avec le président français, n’a pas jugé nécessaire de se placer en quarantaine.
Si l’état de santé d’Emmanuel Macron n’évolue pas, c’est-à-dire si le Président n’a que de légers symptômes, il continuera d’être suivi par le service médical interne de l’Elysée, a fait savoir Pierre-René Lemas, ancien secrétaire général du palais présidentiel ce jeudi sur BFMTV. «Il y a une organisation, un cabinet médical qui dépend du service des Armées, qui est dirigé par un médecin-chef avec toute une équipe mobilisée en permanence», a-t-il ajouté.
Dans le cas d’une aggravation de l’état de santé du président Macron, deux établissements d’instruction des armées pourraient l’accueillir : l’hôpital Bégin à Saint-Mandé et l’hôpital Percy à Clamart. Ce n’est plus le cas du Val-deGrâce, qui a fermé ses portes en 2016.
Dans l’hypothèse d’une incapacité temporaire d’assumer pleinement ses responsabilités, alors c’est au Premier ministre que reviendrait cette charge. # Nadjia Bouzeghrane