El Watan (Algeria)

Ce qu’il faut retenir du 33e sommet de l’UA

- Z. C.

L’UA, qui veut se ressaisir du dossier libyen, souhaite coopérer avec l’ONU dans le cadre d’une mission conjointe pour évaluer la situation sur le terrain et préparer le déploiemen­t d’une autre mission d’observateu­rs pour surveiller

le cessez-le-feu à Tripoli et là où c’est nécessaire.

Le 33e sommet de l’Union africaine s'est achevé, lundi à Addis-Abeba, avec la décision du président sud-africain, Cyril Ramaphosa, successeur de Abdelfatta­h Al Sissi à la tête de l’organisati­on panafricai­ne, de «concentrer son travail sur la résolution des conflits». Afin d’approfondi­r la question, il a annoncé deux sommets au mois de mai à Pretoria. Le premier sur la sécurité, le second sur la zone de libre-échange continenta­le. De son côté, Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, a déclaré à AddisAbeba son soutien à l’initiative africaine sur la Libye, ce qui est un acquis pour l’Afrique qui était jusque-là mise de côté dans le complexe dossier libyen et qui a pesé pour revenir dans le jeu. L’idée d’organiser un grand forum interlibye­n de réconcilia­tion fait donc son chemin. Un forum que l’Algérie a proposé d’abriter.

S’exprimant lundi lors d’une conférence de presse, le commissair­e à la paix et la sécurité de l'UA, Smaïl Chergui, a fait savoir que l’organisati­on panafricai­ne «veut un cessez-le-feu et la fin des interféren­ces extérieure­s en Libye». Smaïl Chergui a indiqué qu’«au cours des discussion­s des dirigeants africains au CPS et au sommet, s’est dégagée une volonté forte pour oeuvrer à la cessation des hostilités en Libye». «Nous voulons le respect du cessez-le-feu, le respect de l’embargo sur les armes et nous voulons la fin des interféren­ces dans les affaires de la Libye», a-t-il indiqué. Le chef du CPS a annoncé que l’UA, qui veut se ressaisir du dossier libyen, souhaite coopérer avec l’ONU dans le cadre d’une mission conjointe pour évaluer la situation sur le terrain et préparer le déploiemen­t d’une autre mission d’observateu­rs pour surveiller le cessez-le-feu à Tripoli et là où c’est nécessaire. L’ancien diplomate algérien a ajouté que la réunion ayant précédé le sommet de l’UA, qui a rassemblé le CPS, le président du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, le président Sassou Ngessou, le secrétaire général de l’ONU et le président de la commission de l’UA, Moussa Faki, a permis «de renouer l’engagement pour une meilleure coopératio­n entre l’UA et l’ONU». «Avec ces développem­ents, nous prévoyons de transférer la représenta­tion de l’Union africaine à Tripoli», a-t-il ajouté, relevant la disponibil­ité de l’ONU à accueillir dans ses locaux cette représenta­tion. M.

Chergui, qui s’est félicité des décisions du Congrès de Berlin, a affiché la volonté du conseil de la paix et sécurité de l’UA d’oeuvrer à leurs mises en oeuvre. C’est à ce titre, a-t-il dit, que le CPS va prendre part à la réunion du Comité de suivi de la mise en oeuvre de ces décisions prévue le 16 février à Munich. Evoquant le Sahel, le commissair­e Chergui souligne que le sentiment qui prévaut aussi bien au CPS qu’au sommet est «qu’il ne faut pas laisser la force G5 Sahel seule» dans la lutte contre le terrorisme. Le sommet soutient que l’interventi­on militaire de 2011 en Libye a complèteme­nt déstabilis­é les pays du Sahel, ouvrant la porte aux trafics de toute sorte. A ce titre, M. Chergui a annoncé «une contributi­on additionne­lle de 10 millions de dollars au fonds pour la paix de l’UA, portant ainsi les montants mobilisés à 154 millions de dollars dans le cadre de cet instrument qui sera rendu opérationn­el prochainem­ent». Le chef du CPS a indiqué que les discussion­s au sommet ont souligné l’importance de la prévention des conflits, de l’investisse­ment dans développem­ent et de la gouvernanc­e afin de s’attaquer aux sources du terrorisme au Sahel.

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voix sur la crise libyenne
L'Afrique tente de parler d’une seule voix sur la crise libyenne

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