Lancement du projet Filrec pour la valorisation des déchets

Seuls 5 à 7% des déchets urbains sont recyclés en Algérie, tandis que le recyclage des déchets en plastique ne dépasse pas 1%. Au total, en 2019, 14 milliards de tonnes de déchets sont générés, dont 54% sont organiques. Les objectifs de la politique de reprise du recyclage n'ont jamais été atteints. Constat confirmé hier par le ministère de l'Environnement. Les chiffres communiqués lors de la cérémonie d'inauguration du projet de renforcement des filières de valorisation des déchets, Filrec, lancé avec l'appui de l'agence allemande GIZ, reflètent l'absence d'une «vision globale» et de «perspectives pour l'économie circulaire».

Selon Nouar Laïb, directeur de l'environnement au ministère, il est désormais question de se pencher sur les filières émergentes. Des domaines à fort potentiel économique, insiste la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Nassira Benharrats. A titre d'exemple, 180 000 tonnes d'huiles usagées sont générées annuellement pour seulement une capacité de collecte de 50 000 tonnes/an. Il existe pour cette filière seulement 39 collecteurs agréés ! Une quantité de 4,5 millions de pneus usagés sont également enregistrés annuellement, pourtant ces derniers pourraient, selon M. Laïb, être réemployés et valorisés. Même constat pour les batteries pour auto usagées, estimées à 2,1 millions de tonnes/an, alors que seuls 30% sont récupérés et recyclés avec une valeur marchande de 4 milliards de dinars. Dernier exemple : 50 000 téléphones portables sont produits annuellement, sans capacité de recyclage. Une quantité équivalente à 1 kilo d'or. C'est dans ce contexte d'ailleurs qu'une convention-cadre a été signée entre le ministère de l'Environnement, celui des Microentreprises et Start-up et aussi avec la directrice de la GIZ pour le lancement du projet de renforcement des filières de valorisation des déchets, Filrec. Un projet pour tenter de renforcer et accompagner les PME à valoriser les déchets. L'objectif de cette nouvelle démarche, selon la ministre, est de renforcer durablement les filières de valeur dans la gestion des déchets et surtout créer un système de collecte et de recyclage des déchets d'emballages, des pneus usagés, téléphones, batteries… Les start-up ont en effet un rôle important à jouer dans cette nouvelle vision. Une idée fortement encouragée par Nouar Laïb, qui explique aussi que dans ce domaine de revalorisation le privé pourrait créer au moins 100 000 emplois dans les 20 prochaines années. Une thématique phare qui sera débattue lors du Salon des énergies renouvelables et de l'environnement, prévu à partir du 9 mars prochain à Alger.