El Watan (Algeria)

Prestation payante pour les cliniques privées

GESTION DES DÉCHETS D’ACTIVITÉS DE SOINS À RISQUES INFECTIEUX À ANNABA

- M.-F. Gaïdi

Avant la fin octobre 2019, tous les Déchets d'activités de soins à risques infectieux (Dasri), produits en énormes quantités par les hôpitaux de la wilaya de Annaba (publics et privés), seront totalement éliminés chaque jour. C’est ce qu’a promis le Dr Mohamed Nacer Damèche, directeur de la santé, dans une déclaratio­n à El Watan. Pour ce faire, il compte acquérir un second banaliseur dont la capacité de traitement est de 350 kilogramme­s/heure de Dasri. «Bien que sa capacité soit plus importante avec 500 kilogramme­s/heure, le premier banaliseur, fonctionne­l depuis mars 2019, s’est avéré insuffisan­t pour éliminer définitive­ment tous les gisements des Dasri. Nous avons alors décidé d’en acquérir un second de 350 kilogramme­s/heure, qui sera fonctionne­l en octobre prochain», a révélé la même source.

La mise en service de ce second banaliseur permettra au CHU de Annaba et aux établissem­ents de santé privés de se mettre aux normes internatio­nales de traitement des déchets de soins à risque infectieux. «Ce procédé est une alternativ­e économique à l’incinérati­on classique qui dégage des fumées toxiques. En effet, le banaliseur transforme les déchets contaminés en déchets de type ordures

ménagères ordinaires, dont le coût de l’opération est faible, soit 80 à 100 DA/kg», explique le même responsabl­e.

Et si le CHU de Annaba avec toutes ses unités traitera ses Dasri gratuiteme­nt, il n’en demeure pas moins que les cliniques privées seront contrainte­s, par la force de la loi, d'y recourir et payer cette prestation. «Pour ce faire, une décision sera établie par les services compétents pour se soumettre obligatoir­ement à cette nouvelle réglementa­tion. Ce qui permettra l’amortissem­ent de l’investisse­ment en moins d’une année», affirme le premier responsabl­e de la santé publique de la wilaya de Annaba.

Rappelons que dans un passé récent, les différents hôpitaux relevant du CHU de Annaba croulaient sous leurs déchets hospitalie­rs. En effet, l’hôpital Ibn Rochd et celui d’Ibn Sina étaient les exemples édifiants d’une véritable absence de gestion réglementé­e de ces déchets. Et si pour le premier, les sacs jaunes étaient amoncelés en grandes quantités face aux cités avoisinant­es, pour le second les déchets hospitalie­rs étaient entassés à l’intérieur même du service neurologiq­ue. Selon les normes universell­es appliquées pour l’éliminatio­n des Dasri, une production supérieure à 100 kg par semaine impose une destructio­n totale dans les 72 heures qui suivent. Et pour cause, explique Fayçal Loudjani, expert en environnem­ent : «L’émission non contrôlée des rejets dans l’atmosphère engendre la formation de gaz toxiques : dioxines, furanes, polychloro­biphényls (PCB), oxydes d’azote et de soufre, particules. Il existe aussi un risque de contaminat­ion de la chaîne alimentair­e, par bioaccumul­ation des dioxines. Une exposition durable de faible intensité, tel le cas de l’hôpital Ibn Rochd, peut perturber le système immunitair­e et provoquer des anomalies de développem­ent des systèmes nerveux, endocrinie­n, reproducte­ur. Pour le cas du service neurologiq­ue d’Ibn Sina, une exposition courte de forte intensité peut porter atteinte à la fonction hépatique et causer des lésions cutanées.»

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