À Bandol, «on veut des mesures concrètes pour vivre tous les mois»
À la suite du discours d’Emmanuel Macron, hier matin, les manifestants présents aux barrières de péage de Bandol ont voulu répondre à un président qu’ils trouvent « déconnecté du peuple »
Ils n’en ont pas loupé une miette. Vitres baissées, les deux véhicules présents au péage de Bandol, hier matin, diffusaient en direct l’intervention du président de la République. Et les réactions n’ont pas tardé à se faire entendre.
Survivre
Et c’est Chantal, présente depuis 7 heures, hier matin, qui se décide la première à s’exprimer. «On savait que cette intervention ne servirait à rien, déplore cette dernière. On nous parle de transition énergétique, de développement durable, mais comment faire de l’écologie quand on arrive à peine à survivre? Nous ne sommes pas contre l’écologie mais nous n’en avons pas les moyens. Emmanuel Macron fait la sourde oreille devant les préoccupations du peuple!» Un discours applaudi par les gilets jaunes présents autour d’elle ! Car la majorité des manifestants se sent ignorée par le pouvoir en place qui «ne comprend pas ce que c’est de vivre avec 1 200 euros par mois.»
Donner l’exemple
Et les manifestants insistent particulièrement sur un point, après le discours du président : «nous ne sommes pas contre l’écologie. Et personne ne manifeste ici dans ce sens», souligne un gilet jaune, en place au péage de Bandol depuis le début. Avant de continuer : « On manifeste parce qu’on n’a plus les moyens. On ne peut pas payer plus. On a besoin de voir notre pouvoir d’achat augmenter! Et si, par exemple, les salaires sont revalorisés, là on pourra payer. Et on accompagnera volontiers les mesures écologiques mises en place. Mais avant de demander ça aux Français, le gouvernement doit montrer l’exemple. Pourquoi ne roulent-ils pas en voiture électrique en intra-muros? Pourquoi n’installent-ils pas une borne de recharge pour leurs véhicules? Aujourd’hui, ils se doivent de suivre leur propre directive.»
Se reconnecter au peuple
Pour une autre manifestante, la priorité «c’est que le président se remette en question et surtout se reconnecte au peuple.» Pour elle, le gouvernement «se trouve trop loin de la réalité. Vivre avec 1200 euros par mois ce n’est plus assez. Il faut que les salaires soient désormais alignés sur le prix de la vie. Et à partir de là, des efforts pourront être réalisés. Une seule solution, il faut désormais des mesures concrètes pour vivre tous les mois…»