Les marins du Mistral de retour de mission en Afrique
Pour un grand exercice militaire réunissant une vingtaine de pays dans le golfe de Guinée, le bâtiment de projection et de commandement (BPC) a endossé le rôle d’un navire contrevenant
Situé à l’ouest de l’Afrique et bordé par une quinzaine de pays, le golfe de Guinée est un carrefour maritime stratégique, avec des enjeux politiques et économiques de tout premier plan (pêche, pétrole...). Depuis 1990, la Marine française y stationne en permanence au moins un navire, dans le cadre de la mission Corymbe. Une question d’influence, mais pas seulement. « Il s’agit de protéger les 80 000 ressortissants français de la zone, de soutenir nos militaires sur place et d’assurer la sécurité maritime », résume le capitaine de vaisseau Vincent Sébastien, commandant du Mistral. La France entend également accompagner la coopération entre les pays de la zone. Une démarche actée en 2013 lors du sommet de Yaoundé (Cameroun). Le but était d’améliorer la coordination des marines des pays locaux afin de créer une « architecture de sécurité régionale », dans un secteur sujet à la piraterie et au brigandage.
Pollution, sauvetage, pêche illicite...
Ce rapprochement passe par l’organisation régulière d’entraînements communs avec une participation et un soutien de la France. C’est justement le rôle qu’a joué le Mistral en coordonnant l’exercice Grand African Nemo du 3 au 10 novembre derniers. Concrètement, le bâtiment de projection et de commandement a joué le rôle d’un trafiquant, naviguant depuis l’Angola jusqu’à la Côte d’Ivoire. Deux autres navires occidentaux étaient de la partie : la frégate de surveillance française Ventôse et un patrouilleur espagnol. « Au total, vingt-sept scénarios ont été proposés, permettant de simuler toutes sortes d’opérations : pollution, pêche illicite, sauvetage et pollution, avec à chaque fois un souci de coordonner les différents acteurs », précise le commandant du Mistral. Soucieuse de stabilité et de sécurité dans la région, la Marine française a apporté, outre son soutien logistique, son savoir-faire et son expertise à ses partenaires africains lors du débriefing qui s’est déroulé à bord. La coopération avait également une dimension européenne puisque 36 fusiliers marins portugais, embarqués à bord du Mistral, ont participé à l’exercice.